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 BC | Rp Azael & Dwight

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Mes Personnages

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BC | Rp Azael & Dwight Empty
MessageSujet: BC | Rp Azael & Dwight   BC | Rp Azael & Dwight EmptyMar 25 Oct - 16:58


Je ne cherchais rien de particulier en venant en ces lieux. Juste un moyen de briser un peu la monotonie absurde dans laquelle j’avais finis par m’enfermer durant ces derniers jours. Un moyen de libérer un tant soit peu les élans de frustration dévorant ma chair en ayant le plaisir de croiser la route d’un non-mort au détour des couloirs vides d’une morgue laissée à l’abandon. Je fus presque surpris même de constater le foisonnement de cadavres, et d’ustensiles n’attendant qu’à être utilisés. Certain occupants semblaient même être arrivés dans leur nouvelle demeure il y a peu de temps. Je m’étais surpris même à espérer surgir l’un de ces monstres alors que mes doigts se posaient sur les poignées froides. Seul le silence avait fait échos à mes espoirs. Brisant un peu à plus à chaque pas l’entrain de mon cœur et le venin de folie qui le ravageait depuis mon entrée ici. J’en étais presque venu à me dire qu’il était peut-être temps de faire demi-tour et de délaisser la fraicheur morbide de la morgue. J’en avais frissonné d’ailleurs lorsque j’y étais entré, appréciant la calme et les effluves dérangeants tout en les trouvant lugubres et intimidante. Je me serai attendu à tout, et à n’importe qui. Pas à Lui. Les notes familières d’une essence ressemblant étrangement à la mienne m’avaient d’abord surpris, pour un peu j’aurais presque cru qu’il s’agissait vraiment des miennes. De restes flottant au milieu des autres relents acres et nauséeux. Cela aurait été trop facile. J’en aurais été déçu aussi peut être. Je n’avais pu m’empêcher de sourire, un certain contentement venant se briser contre les récifs de mon cœur lorsque le bruissement d’une démarche assurée se fit entendre de l’autre côté de la porte métallique. Je m’étais figé, fixant le panneau d’acier jusqu’à ce qu’Il fasse enfin son entrée. Alors que je n’aurais dû que le détester et vouloir lui sauter à la gorge dans la seconde suivant son apparition, une vague d’hésitation vint noyer tout le reste. Hésitation déroutante emplie d’un semblant d’affection qui réussit à m’irriter tant elle n’avait pas sa place ici. J’abhorrais la famille et tout ce qu’elle pouvait signifier depuis des siècles, effaçant au fil des ans mes brides de souvenir pour parfaite le tableau de l’orphelin esseulé et rejeté qui était mien. Et voilà que je me prenais d’affection pour un parfait étranger dont la ressemblance était certes gênante mais pas suffisamment frappante. Du moins pas à mes yeux.
L’attaque me laissa sans voix. L’écho de ses mots continuant de résonner dans mon esprit avant tant de force que je manquais vaciller. Par pur réflexe je serrais les dents et mes doigts se crispèrent contre la table d’acier, faisant hurler le métal jusqu’à le faire changer légèrement de forme. Je n’en attendais pas moins de lui. Mais honnêtement je dois dire qu’il me simplifiait énormément la tâche. Moi qui pensais devoir user de sous-entendus grotesques et d’autres insinuations pour qu’il comprenne et se trahisse. Je doute qu’il soit au courant de la vision et du reste. Et pourtant. Il venait de se jeter de lui-même dans la gueule d’un loup affamé n’attendant que le meilleur moment pour lui sauter à la gorge et la lui ouvrir pour s’abreuver de sa détestable hémoglobine. Je dus me faire violence pour garder un semblant de contenance et ne pas endosser trop rapidement le rôle du petit frère en colère et totalement immature. Eviter le précipice pour ne pas y tomber trop vite. Frôler la crise sans pour autant la laisser me contrôler. J’aurais certainement pu le faire sans trop de mal, ayant l’habitude de m’enfermer dans un flegme à priori sans faille. Erreur d’un paternel un peu trop volage qui semblait ne pas être décidé à s’arrêter en si bon chemin. Continuant sur sa lancée avec assurance, m’obligeant à malmener avec plus de force mon appui de fortune. A serrer un peu plus la mâchoire jusqu’à en avoir mal. Son apparente indifférence m’agaçait. Son calme et son assurance aussi.

« - Je préfère être incapable de cela, plutôt que de me retrouver dans ta situation… A endosser le rôle du charmeur amateur et convoiter la femme d’un autre en jouant de ressemblances qui ne trompent personne. »
Lançais-je dans sa direction avec une froideur qui me fit frissonner. Cynisme évident se teintant d’un amusement morbide qui n’avait d’amusant que le nom. Je l’avais suivit du regard, incapable de faire autrement tant j’étais méfiant. Diable que je pouvais avoir horreur de ce sentiment et de tout ce qu’il pouvait apporter. Je ne l’avais que trop éprouver en Sa présence, je refusais de le laisser me gouverner à nouveau. Surtout pas face à lui. Il ne méritait rien de plus que ma haine et mon dédain. Les choses auraient été tellement plus simples si tel avait été le cas. Si quelque part au milieu de ces sentiments néfastes ne subsistait pas la lueur agonisante d’un attachement puéril et franchement grotesque. J’en avais honte d’ailleurs, mais j’étais incapable de l’effacer. De faire semblant de l’ignorer alors qu’il pourrait certainement retenir mes gestes si jamais je laissais ma haine prendre le dessus.

« - Qui voudrait te faire un tel honneur… Déjà humain tu ne méritais pas une chose pareille, pourquoi cela changerait-il maintenant ? »
Ce ne fut qu’un murmure. Caressant le tissu immaculé recouvrant le cadavre devant moi, brisant le silence régnant dans la pièce pour venir s’unir au ronronnement de la ventilation. Ma riposte semblait bien futile comparée à ses assauts. J’espérais néanmoins visé juste. User de ma propre faiblesse en espérant qu’elle nous soit commune. Pauvre orphelin rejeté par son propre paternel. Insinuant alors qu’il n’était rien de plus qu’un rejet. Un assemblage repoussant qu’il fallait à tout prix éviter pour ne pas se retrouver contaminer. Il connaissait ma faiblesse, j’ignorais les siennes. Et ce genre de situation me rendait fou. Cette position de faiblesse évidente me dérageait et faisait naître dans les tréfonds de mon être un misérable sentiment d’impuissance. Sa dernière réplique me brisa la nuque. Violente, assassine. Tuant presque sur le coup mes tentatives pour rester calme. Détruisant mon semblant de compassion par la même occasion. Je les affectionnais, ces joutes verbales parfois bien plus douloureuses que les coups. Je les sentais filer entre mes doigts, un peu plus à chacun de ses pas. Et rester sourd au hurlement de ma colère devenait ardu tant elle se fracassait avec violence contre mes tempes. J’en avais fermé un instant les yeux, baissant la tête pour contrôler les tremblements dévorant mes doigts. Prenant même le risque de relâcher ma prise pour laisser mes articulations reprendre une couleur un peu moins alarmante. Au Diable la retenue. J’avais esquissé un pas sur le côté, m’éloignant de la table avant de briser la distance qui nous séparait sans crier garde. Agrippant le col de sa chemise, j’envoyais ses reins buter contre une autre civière, les fracassant contre l’acier glacé. Choc brutal qui envoya valser dans une symphonie de craquements tout aussi lugubres que les siens, le pauvre occupant de la planche insalubre. Phalanges assassines délaissant le misérable tissu pour agripper sa mâchoire avec violence, tandis que leurs jumeaux se réfugiaient dans la noirceur de ses cheveux pour faire ployer sa nuque. Je rêvais d’effacer ce maudit sourire de son visage. L’abîmer pour que je ne sois plus capable de retrouver ces maudites similitudes. L’enlaidir pour lui faire perdre sa foutue suffisance.

« - N’oses même pas redire une telle stupidité. Ce n’est pas une erreur de parcours de la part d’un homme faible qui fait de nous une famille. »
Dominé par ma colère, je l’avais lâché. Non sans avoir pris soin de lui briser quelques vertèbres avant de l’envoyer contempler le carrelage putride de plus près.

« - Et toi, tu n’as hérité que du gêne qui Lui donne envie de te réduire en cendres. »
Lançais-je en reculais de quelque pas. Le toisant avec tout le dédain qu’il pouvait m’inspirer, cherchant à tâtons le contact froid d’un meuble pour m’y appuyer. Les barrières s’étaient brisées sous le joug d’une rage impérieuse. Il ne faudrait pas grand-chose pour que son venin ne se glisse dans mes veines et achève de tout détruire sur son passage.
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