CORNELIA ♦ OTHELLO
Le courage est le complément de la peur. Un homme qui est sans peur ne peux être courageux.

La soirée de Beltaine ne s'était malheureusement pas vraiment déroulée comme prévue. Un terrible incident était venu tout compromettre : une marre de sang en plein milieu d'un couloir, sans que personne ne sache comment elle était arrivée là, ni à qui elle appartenait. Une élève ? Un gardien ? Un professeur ? Ou peut-être même quelqu'un d'extérieur ? En tout cas, cela avait semé un énorme trouble au sein de l'école et les élèves commençaient tous à s'agiter et paniquer. La directrice avait rapidement prit les choses en main, intimant à tout le monde de rejoindre les chambres, les gardiens devraient raccompagner les élèves et éviter tout débordements, et finalement faire l'appel dans chaque dortoir pour vérifier que personne ne manquait. Cornelia vivant à l'extérieur de l'école, ils avaient dû se séparer là, prenant chacun une direction différente. Mais la jeune femme lui avait donné rendez-vous dans deux heures en bas de l'école, afin d'aller chez elle. Encore sous la choc, la jolie brune n'était pas franchement rassurée et n'avait pas du tout envie de passer la nuit toute seule. Comprenant parfaitement, Othello avait gentiment accepté et promis qu'il serait là au rendez-vous. Après ça, un dernier regard échangé et tous deux disparurent dans l'école. Rejoignant ses amis et ceux de sa chambre, Othello voulu malgré tout chercher ses sœurs, inquiets. Il aperçut Driss qui grimpait les escaliers avec d'autres filles, et fut rassuré. Ne trouvant néanmoins pas Ariane et n'ayant malheureusement pas la possibilité de la chercher, il interpella un des gardiens et lui demanda s'il n'avait pas vu sa sœur. Aucun soucis, elle s'occupait d'escorter des filles de deuxième année. Lâchant un long soupire de soulagement, ce fut la conscience tranquille qu'il regagna sa chambre. Durant l'heure qui suivit, il y eu pas mal de vas et viens, notamment des gardiens qui venaient s'assurer que tout allait bien, que tous les élèves étaient bien là et qui tentaient de rassurer les élèves, leur expliquant qu'ils devaient dormir, ils ne courraient plus aucun risque. Mouais, tu parles. Othello restait bien éveillé sur son lit. Pendant un long moment il discuta avec les autres garçons, donnant leurs avis, faisant leur prévisions sur ce qui avait bien pu se passer et sur qui appartenait ce sang. L'émotion les fit d'ailleurs légèrement divaguer alors qu'ils inventaient des scénarios toujours plus fou l'un que l'autre. Finalement, deux finirent par se coucher et cherchèrent le sommeil. Quant aux autres, ils continuèrent de parler. Au bout d'un moment, Othello se leva pour se changer. Mais il ne troqua pas son costume contre son pyjama. Sous le regard étonné de ses amis, il enfila un jean et un pull bleu marine. Il leur expliqua alors qu'il s'en allait rejoindre une "amie" devant l'école pour aller chez elle car elle n'était pas tranquille, ils protestèrent, lui disant qu'il n'avait pas le droit de quitter l'école, qu'il allait s'attirer des ennuis et puis... ça pouvait être dangereux. Totalement inconscient, Othello haussa les épaules et n'écouta pas leurs réprimandes. Trois quart d'heure plus tard, alors que les couloirs étaient déserts, il quitta sa chambre et se faufila en silence jusqu'à une salle de cours au rez-de-chaussé. Ouvrant une fenêtre, il s'y glissa en silence, avant de la repousser. Jetant un coup d’œil autour de lui, il vérifia que la voie était libre, et dans la nuit noire il fila jusqu'à l'entrée.

Camouflé dans l'obscurité, Othello se fit alors immobile et silencieux, attendant que la jeune femme le rejoigne. Des bruits légers de pas attirèrent son attention, et il ne put contenir une certaine appréhension. En voyant la silhouette élancée de Cornelia se découper dans la nuit, un mince sourire rêveur se dessina sur ses lèvres masculines. Il fit quelques pas à son tour afin de se faire visible. Le visage de la brune s'éclaircit en l'apercevant, visiblement soulagée et heureuse de le voir. Arrivant à son niveau, elle lui murmura discrètement : « Merci d’être venu. Je pense que c’est plus sûr d’aller chez moi, de toute manière ma mère n’est pas là ! Et après ce qui s’est passé, je ne tenais vraiment pas à passer la nuit toute seule chez moi à avoir la frousse ! » Othello approuva ses dires en hochant la tête vigoureusement. Il détourna la tête un instant, posant son regard derrière lui sur l'immense bâtisse qu'était Whistrop. Là, il souffla : « T'en fais pas, je comprend. Et puis comme ça, on pourra terminer la soirée ensemble. Tu me dois un slow, on a pas eu le temps d'en faire un. » Othello, ou l'art d'oublier rapidement que la situation était risquée par-ici et qu'on venait de retrouver du sang dans l'école. Il était comme ça, il se dispersait facilement et avait dû mal à réaliser véritablement ce qui ce déroulait autour de lui, même quand il s'agissait d'un danger imminent. D'ordinaire, Ariane veillait sur lui pour éviter qu'il ne s'embourbe dans des problèmes énormes, mais là, sa sœur avait bien d'autres choses à penser. Finalement, il déposa sa main dans le dos de Cornelia et chuchota : « On ferait bien de ne pas trop trainer ici, si je me fais chopper je te dis pas ce que je vais prendre... » Oui ça, c'était sûr. Dans une telle situation, c'était un coup à se faire renvoyer définitivement. Mais qu'importe, c'était pour la bonne cause non ? Repartant en direction du village, Othello glissa sa main autour de ses épaules, la blottissant contre lui alors qu'ils avançaient d'un pas rapide. Sur le chemin, il expliqua : « Je ne savais pas que tu vivais avec ta mère... Pas trop chiant ? Et.. t'as le droit de ramener des garçons chez toi ? » Il prononça sa dernière phrase sur un ton taquin avant de se mettre à pouffer le plus discrètement possible. Il imaginait bien Cornelia devoir demander l'autorisation pour ramener des garçons chez elle, et sa mère qui semblait indignée à cette idée. Très comique.