Maverick & Winnie'
Un problème prévu est un problème en moins!

Résumons les faits – étonnant Jenkins a le sens du pragmatisme – d’abord nous avons une porte sortie de nulle part aux fins fond d’une réserve à outils, ensuite, le concierge en chef qui tente de m’en faire passe une vite, maintenant un enlèvement…Voilà, j’ai affaire au crime organisé, ils ont infiltré l’université, je viens de découvrir la raison de tous les trucs pas net qui se trame par ici…Je jette un regard douteux à l’endroit à la salubrité boiteuse, leurs affaires ne doivent pas marcher fort fort si c’est tout ce qui peuvent se permettre…Je gigote à nouveau sur mon siège – pardon mon trône – mais sans résultat. Je grogne, autant pour eux que je reste ainsi attaché, sinon ils seraient bien forcés de porter des cagoules à toute heure du jour et à tout temps de l’année!! Mon mécontentement se tourne bien vite vers la seule personne m’étant familière dans ce trou à rat : l’espèce de personne bonne pour l’asile – pour les intimes : danseuse orientale, pour le commun des mortels : Winnie – je lui cracherais bien dessus, mais je me retiens, j’ai été bien élevé – ou pas. Je me risque donc à demander à cette femme aux chaussons ce qu’elle peut bien me vouloir, okay, je n’ai pas toujours été très sympathique avec elle, mais le suis-je seulement avec quelqu’un? NON. Et qu’on m’arrête si je me trompe, mais quelques remarques acerbes ne suffisent pas pour motiver un enlèvement! Quoique, le monde, de nos jours… « Je devrais te retourner la question. J'étais tranquillement en train de m'endormir lorsqu'on m'a tirée de mon lit en me prévenant qu'un curieux rôdait un peu trop près de La porte. » J’arque un sourcil, qu’est-ce qu’ils cachent ici, des diamants? Les réponses aux tests? Je lève le menton et souris sans sincérité.

- Chacun ses Hobbys toi la danse en ligne, moi la portologie.

J’hausse les sourcils à deux reprises en inclinant la tête l’air de dire : c’est bon, je peux partir maintenant? Pourtant le sacré fou de tout à l’heure ne semble pas l’entendre de cette façon, il s’avance dangereusement – du moins aussi dangereusement que le peut un nain de jardin – mais est bien vite arrêté par la Geisha de service – viril, très viril – le nain s’en retourne à la contemplation de ses pauvres baskets, crétin. Mes yeux – très heureux évidement – se reportent sur Winnie qui décide de se la jouer Ange Gabriel en ouvrant les bras le long de son corps désignant l’espace restreint qui nous entoure. « Tu te trouves ici dans notre cachette. Seuls les Not Foon connaissent son existence, ça nous permet de pouvoir souffler un peu sans se soucier des ces putains de Foon. Mais maintenant... toi aussi tu connais son existence. Et très franchement... » Ah, merde, je préférais mon hypothèse de départ, car son truc là, ça a quelque chose de vraiment pathétique, j’ai comme l’impression que je vais bientôt changer mon fusil d’épaule. J’aimais leur insignifiance, mais on a insignifiance et INSIGNIFIANCE. La jeune femme abonnée au magasine la folie-un-héritage-hors-du-commun s’avance vers moi – plus qu’à espérer que ce ne soit pas contagieux – et reprend son monologue en posant ses paumes contre la table devant moi. « Je ne te fais pas confiance. Et tu comprends bien qu'il va falloir qu'on trouve une solution pour que tu n'ailles pas crier tout ça sur tous les toits. » Elle ne me fait pas confiance! Me voilà, bien évidement, renversé, complètement BOULVERSÉ. Qui est mieux placé qu’un ex-délinquant pour se voit offrir l’honneur du partage d’un si beau secret? Probablement tout le monde. Moi qui avait de la sympathie envers ces not foon, je croyais que l’on avait quelques points en commun – tout comme eux je suis un écarté social – mais après mure réflexion leur désespoir évident ne fait naître en moi qu’un énorme dégout. Vive les So Foon, eux, aux moins, ils s’assument. Mais ce n’est pas tout, madame insultée par son réveil prématuré se met à me menacer…Elle rigole? « Toute l'université sait que t'as pas un passé joli, joli... » Ah bon, je n’avais jamais noté « Et qu'au moindre écart, t'es plutôt mal barré » c’est qu’elle fait presque de la poésie.

- Crois-moi, ça ne m'amuse pas de profiter de ça mais là, tu nous laisses pas le choix. Alors on va se mettre d'accord. Tu gardes ça pour toi, ou on s'arrangera pour que tu retournes d'où tu viens.
- J’aimerais bien savoir comment tu comptes t’y prendre? Faire quelques pas de salsa devant les policiers?

Un sourire ironique se pointe à la commissure de mes lèvres, si j’en étais à craindre une telle personne, c’est que je suis bon pour la corde, tout simplement. Ses menaces s’envolent quelque par au dessus de ma tête alors que j’hausse les épaules désinvolte. Mon désir le plus profond en ce moment même : dénicher un marteau et l’écraser bien fortement sur la tête – vide- de la blondasse. C’est justement à ce moment de ma projection qu’on me saisie par le menton – l’envie de lui mordre la main me passe bien par l’esprit – voilà que la pauvre conne me gratifie d’un sourire d’une fichue hypocrisie « Peut-être que je suis folle... Mais là, tu n'es pas en position pour décider. Alors tu choisis. Le silence... ou en retour en arrière.» D’un geste sec je me défais de son emprise et crache dans sa direction. Ce serait bien idiot de croire que dans la vie en a le choix qu’ente A et B : moi j’opte pour C.

- Je m’en fiche.

Je tente à nouveau de retirer mes mains de ces liens, BORDEL il a fait les marines le mec qui m’a fait ça ou quoi? Merde de merde de MERDE. Quelques plans de vengeance se dessinent déjà bien précisément dans mon esprit, beaucoup de sang.

- Ils vous manquent sincèrement une coche, personne n’en a rien à faire de vous ici. Merde. On s’en fiche, qui voudrait de ce trou à rat?

Je donne un coup de pied sur le sol en regardant bien directement le nain de jardin toujours caché derrière la danseuse orientale. Tout un homme celui là.

- Même les rats n’en veulent pas!